Appartenance

Une compilation assemblée par Marie-Andrée Gill

Une introduction, selon Marie-Andrée

Le mot « poésie » n’existe pas dans les langues autochtones. La poète innue Joséphine Bacon a dit : « On n’avait pas besoin du mot « poésie » parce qu’on était poètes, juste à vivre en harmonie avec l’eau, avec la terre ». L’appartenance à des lieux – rivières, montagnes, forêts, sentiers, communautés autochtones – montre que la Terre, les éléments de la nature et la relation entre eux sont un des principaux mouvements faisant parler les poèmes entre eux. 

La colonisation a menacé profondément le mode de vie des premiers habitants de l’Île de la Tortue (nom traditionnel du continent américain). Beaucoup de souffrances ont été engendrées par les différents processus d’assimilation comme les pensionnats pour enfants, des lois racistes et des interdictions de pratiquer la spiritualité autochtone. Les poètes font écho à ces souffrances tout en gardant aussi ce qui leur est parvenu : une vision du monde ancrée dans l’appartenance au territoire.

Aujourd’hui, prendre soin de la culture ancestrale et moderne en l’écrivant, c’est une façon de guérir et de se réapproprier son identité. La connaissance intime du territoire et le dialogue avec celui-ci sont au centre de cette guérison : c’est par ce moyen que les poètes renforcent leur lien à leur nation et à son territoire. L’important est de ne pas perdre de vue les origines en tissant le lien de relation aux êtres : famille, animaux, cours d’eau, forêts. L’expertise millénaire des ancêtres est une référence pour trouver des repères. 

Le rêve et la mémoire sont aussi des constantes dans les thématiques des Premiers Peuples. Par eux, le temps se superpose : passé, présent et futur se confondent et montrent le cycle continuel du vivant par les saisons et le changement inarrêtable du monde. 

Dans les textes ci-dessous, tristesse et perte côtoient lumière et espoir, car le chemin vers les connaissances traditionnelles est parfois ardu.

Les poèmes

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